Depuis quelques temps déjà on voit fleurir les blogs qui se targuent d'appartenir à un mouvement de mode qui fait fureur chez nos amis les jeunes boutonneux en proie à un mal-être inconsolable, j'ai nommé : les ados…
Mais qu'est ce donc que cette nouvelle vague pour laquelle tout le monde s'enfièvre et qui déchaîne les passions autant qu'un épisode de l'inspecteur Derrick?
Essayons donc de voir d'où nous provient ce style de vie - certains osent dire philosophie, et ce serait bien là comparer des tomates cerises et une peinture de Friedrich…- que tout bon mouton se doit de suivre pour être adulé du troupeau. En effet, à l'instar de tous les mouvements de mode, l'émo se lance à corps perdu dans la standardisation en croyant faire preuve d'originalité, rentrant ainsi bien gentiment dans le moule des ados sans personnalité…
D'un point de vue musical, ce style n'est pas très reconnu ; originellement dérivée du punk hardcore underground. Mais la plupart des groupes que l'on taxe d'émo s'en défendent bec et ongle (et quand on voit le public, on comprend tout à fait le courroux d'être apparenté à un tel label.)
Les paroles ont des airs de journaux intimes, où il est fait étalage sans retenue de ses émotions personnelles, de ses petits problèmes nombrilistes et insurmontables, trouvant ainsi un large écho face à un public de jeunes ados, faisant leur première expérience amoureuse.
L'émo s'affiche tout particulièrement sur Internet, où il aime envahir l'espace en étalant ses problèmes très importants et sérieux à la face du monde, pour pouvoir être plaint par le plus de personnes possible. Exemple : ma copine m'a larguée hier, c'est la fin de ma vie, donnez moi une gomme que je me taille les veines avec.
Ou encore : "j'ai pas droit a mon piercing au labret, la vie est trop injuste je vais me foutre en l'air si c'est ça !" exemple
Leur blogs sont reconnaissables à leurs noms, tous comportant le mot émo, fabrique officielle de connerie - et puis on sait aussi que ça attire la vente, l'œil quoi ! - un avatar de Tokyo Hôtel, et arborent des fonds tous plus gerbant les uns que les autres, tels que des étoiles avec des têtes de mort qui clignotent en vert et rose fluo…de quoi vous flinguer la vue pour le restant de vos jours !
Ils aiment aussi asperger copieusement leurs articles de photos de leur petite personne pour bien prouver à tout le monde que ce sont pas des fake mais bien des purs émo (si, si regarde la j'ai un piercing et une mèche blanche !!). Ils aiment étaler leur vie sexuelle fantasmée pour nous faire croire qu'elle est merveilleuse et qu'ils ont déjà tâté « la chose », et tente d'attirer le client, pardon le lecteur, en mettant des titres alléchants et à connotation sexuelle, n'allant évidemment pas au bout de la démarche… ici
Ils maîtrisent aussi bien l'anglais et le japonais que ma grand-mère bretonne et nous assomment de « so cUte », « kawai » etc.… ne sachant pas ce que ça veut dire et encore moins pourquoi ils le disent. A côté de ces étalages de "bilingage"ils prouvent à chaque nouvel article les immenses lacunes qu'ils ont en français.
Enfin, ils se targuent d'être l'originalité incarnée, inconscients certainement de tous être des clones les uns des autres... Le plus important des symptomes de l'émo: il passe son temps a dire: "ce n'est pas une mode, c'est un style de vie" mais ce style de vie, on en a jamais vu la couleur...
Pour ce qui est de la mode vestimentaire, les vêtements sont moulants, voire à la limite du trop petit, avec divers motifs, damiers, étoiles et têtes de mort étant très commun, on sent l'influence des 80's. Les sacs s'ornent de patch de groupes qu'on arbore fièrement et qu'on s'échange a la récrée comme des billes.
La couleur noire est prédominante. Les cheveux sont teints en noir, coloré de ci de la de larges mèches, violettes, rouges ou blondes platines, et on les plaque grassement sur le front, histoire de voir fleurir ces magnifiques bourgeons rougeâtres débordant de sébum prêt à exploser à la moindre pression du doigt… Le piercing est de mise, toujours aux mêmes endroits ; lèvres, arcades, joues. On cache souvent son maquillage noir derrière des lunettes à monture assez épaisses, carrées de préférence, puisque c'est la tendance.
Alors pourquoi un tel engouement ?
Tout simplement parce que c'est la continuité de la vague de rebellitude qu'on a subit dernièrement, des ados voulant faire flipper leurs parents en devenant l'opposé de la bonne figure, passant de la gothopouf (la quiche en spikes et new rock qui mouillait sa culotte en vinyle chaque fois qu'on prononçait le mot Manson) prête à se suicider par amour pour Saez (et pour qu'on baise sur sa tombe, c'est super dark !) et du gothoplouc persuadé d'être un élu de Satan, puis par les bobo (bourgeois bohème, anarcho-dreadeux) mis en avant par les manif ani-cpe pour arriver maintenant au mixe de tout ça : l'ado boutonneux superbement symbolisé par Clément le no-life, arborant fièrement une coupe à la Jeanne Mass 20ans après, des têtes de mort en veux-tu en voilà (à en faire une overdose), des étoiles tatouées partout façon baroudeur rêveur, vouant un culte sans limite à My Chemical Romance, et Tokyo Hôtel, une bande d'ados pré-pubères qui font mouiller les collégiennes tellement ils sont « trO bOw et Tro r3b3lkwa ! »
Ne nous affolons pas, dans 2 mois on n'en parlera plus, et ce sera une autre débilité de mode que nos amis panurgiens s'empresseront de suivre, abandonnant la panoplie du parfait petit émo (dans un souci de continuité et de régularité) pour, malheureusement craignons le, quelque chose d'encore plus intellectuellement avilissant…
Rions un peu avec les émos: quand l'émo sublime tout
La vie est belle, mais elle la voit pas ><
Les photos qui font mal aux yeux