... ou L’age d’or du suicide
Depuis quelques années déjà nous assistons à l’accroissement du phénomène « spooky » et par-là même, à celui de la darkitude. Ainsi, pour être dark a tout prix, il faut écouter du metal : Sum41, Manson, Linkin park, Slipknot, Kyo et Saez, porter (été comme hiver) du noir et des New Rock (comptez 1000 balles la paire), s’inventer des problèmes superficiels, ou pour les petits chanceux qui en ont déjà, s’en plaindre toute la journée et en rajoutant des tonnes, exemple : « P’tain, ma mère elle veut pas m’acheter mes places pour le concert de Manson ! Fock !! » Oui le spooky aime à rajouter des fuck un peu partout et connais un nombre inconsidérable de gros mots, ça fait dark rebelle, et apprécie tout particulièrement rajouter des mots dark à tout bout de champs, comme satanisme, scarification, profanation et cimetière…dont la plupart du temps, il ignore le sens…
Avec cette mode, où la scarification est de mise, et les souvenirs de suicides ratés sont tenues obligatoires pour être accepté en soirée, on assiste à l’avènement du suicide.
Mais, au risque de me faire taper, insulter, dénoncer ou maudire, j’aimerai rétablir certaines choses, à l’inverse des nouvelles valeurs prônées par ces gothoploucs en couches culottes.
En premier lieu, le suicide est un acte d’égoïsme . Oui je vous vois vous offusquer derrière votre écran, mais je le répète le suicide est égoïste et je justifie (il ne suffit pas d’affirmer pour avoir raison). Celui qui fait acte de supprimer sa vie est tout à sa douleur, et ne pense pas à celle qu’il infligera aux autres, ceux qui restent, ceux qui l’aiment et ceux qu’il aime, ceux qui sont là pour lui, ses amis, ses parents, sa famille… La douleur que cet acte leur inflige, leur culpabilité de ne pas avoir su voir qu’il souffrait, l’envie, parfois, de le rejoindre, la colère et l’amertume, dûes au fait qu’il n’est pas fait un geste vers eux, juste pour demander de l’aide, pour leur dire qu’il allait mal, pour leur avoir fait croire que ça aller en leur mentant effrontément… Toi petit Spooky qui veut te suicider parce que celui/celle avec qui tu voulais sortir t’as mis un vent, pense a ta chère maman, et à sa vie gâchée, à tous les gens que tu as connu, mais non tu t’en fous t’es un rebelle… et être égoïste c’est la première qualité du bon rebelle c’est connu ! Penserais-tu pareil si c’était eux qui t’abandonnaient ?
En second lieu, le suicide n’a rien d’héroïque, c’est un acte de lâcheté. Bien sûr, du courage, il en faut pour sauter dans le vide ou s’ouvrir les veines, mais bien moins que pour vivre et se battre, pour surmonter ses problèmes, et plus insurmontables ils paraissent, plus il faut de courage pour le vaincre. Finalement, le suicide est la solution de facilitée face aux problèmes, fuir plutôt que faire front…
En outre, beaucoup auréolent le suicide d’espoir de délivrance. Mais pour parler de délivrance, encore faut-il savoir, en plus de savoir ce que l’on perd, savoir ce que l’on gagne à la place… Ainsi, qui nous dit que ce qu’il y a après la mort n’est pas pire que ce que nous connaissons ?
Je ne parle pas ici d’une quelconque représentation religieuse de l’enfer ou quoi que ce soit, mais plutôt de ma conception de la mort, inspiré par l’éternelle recommencement de la nature, où chaque chose est recyclée… Pour moi la réincarnation étant la seule issue possible, la mort est donc aussi inutile que la naissance, puisque s’en est une, et le suicide ne délivre de cette vie que pour vous emprisonner dans une autre… Ceci n’étant qu’une digression servant d’exemple avec ma propre conception de la mort, je reviens à ma première théorie qui est que, ignorant ce qui nous attend à notre mort, on ne peux en aucun cas louée la mort d’être une délivrance.
Enfin, je vais éclairer cet acte tout spooky qu’il soit, d’une lueur sociologico/psycho/philosophique que ma modeste intelligente se sent capable de réaliser pour vous ce soir. Le suicide est en ce moment mis sur un pied d’estale par nos jeunes, tout simplement car la mode est d’être un rebelle, et que le suicide est l’acte de rébellion primordiale. Acte de rébellion face à la société, qui est construite sur le fait que c’est la solution la plus apte à permettre la survie du genre humain (face à la solitude par exemple). Le suicidé est donc en rébellion face à elle, puisqu’il lui prouve qu’elle n’est pas à même de conserver sa personne (c’est pour cela que nos spookies aiment à faire chanter leurs parents avec cette menace qui plane au dessus des indignes parents refusant les sorties après 3h du mat’ au Père Lachaise). Mais c’est aussi un acte de rébellion face à la religion, que le spooky remet en cause au nom de Satan. Ces concepts sont loin d’être explicites dans l’acte du suicide, mais c’est ainsi que le suicide à toujours été un tabou, avant même la religion (s’inspirant de toutes les croyance païennes, cf. la prohibition de l’inceste (ici rien a voir avec le suicide, mais je donne un exemple de croyance païenne reprise par la rligion et la société))
Ainsi donc le suicide sert à prouver aux yeux de tous, cette rebelle-attitude, prônée par la nouvelle mode de ne pas être à la mode.
En conclusion, je dirai que je ne veux faire de tort à personne, juste remettre certaines choses au clair, parce qu'il y en a marre de voir partout des conneries du genre : « ouais le suicide c’est trop cool » et ceci n’est pas si satyrique que ça, certains sont de véritables caricatures vivantes, et à force de faire l’apologie du suicide (et je n’exagère pas !) les vrais suicidaires, ceux qui ont besoins d’aide, on finit par ne plus les voir et les confondre avec cette masse, ou pire, des gamines qui sont assez stupides pour se foutre en l’air, juste pour prouver qu’elles étaient vraiment dark, ou juste parce que la mode est à la dramatisation du moindre problème, à la victimisation et à la normalisation du suicide…
Enfin, tout le monde sait que les vrais dépressifs ne menacent pas toutes les 2minutes de se jeter par la fenêtre, ils ne se plaignent pas tout le temps, quelque soient leurs problèmes, le vrai suicidaire ne préviens pas, et c’est ce qui choque le plus…
(merde mais comment montrer qu’on est dark alors, s’il faut pas le montrer ?)
Peut-être n’avez-vous jamais vécu le suicide d’un proche et peut-être moi non plus ?
Je n’ai pas l’habitude de copier/coller des paroles de chansons, mais celles-ci seront là simplement pour illustrer cet article. Ce sont les paroles d’un groupe français nommé « the old dead tree » tiré de leur 1er et magnifique album the nameless disease dédicacé a leur ancien batteur… suicidé ! Ainsi nous pouvons nous plongé dans l’envers du décor, ceux qui ont vécu le suicide d’un de leur proche. Je les trouve très émouvantes et la musique qui va avec retranscrit parfaitement ces sentiments de culpabilité et de regrets dont j’ai parlé plus haut.
2. It Can't Be!
I have just opened my eyes /I slowly start to realise...
It can't be!
How many times did you fight up to now?
For how long have you prepared your withdrawal? /I could not have predicted this outcome my friend /I had better close my eyes once more again...
'cause it can't be
I have just opened my eyes (again) /But I don't want to realise.
I can still remember the sound of your voice, /You looked better, you can't have made this choice /No It can't be!
I can not stand the idea /That you have been so silent /Eaten by your own pain /You tried suicide again
My brother, my old friend, /It can not be the end /Of your smiles when your face was shining with joy, /Of these hours we spent, speaking about our great band.
3. How Could You?
Sometimes I try to realise that you are gone. /Sometimes I think that I'll never, (Can't) go on alone. /An endless fight, to look normal, to be funny. /I can only paint deadly smiles on my poor face,
How could you leave us so suddenly? /How will we live? /How could you leave us so suddenly? /How will I live?
I'm so angry with you, /How could you /Hide your pain this way?
I'm so angry with myself, /How could I /Be so blind?
Every morning the same nightmare /Won't I wake up? /It's the worst pain I've ever felt: /You've given up, given up...
[...]
I have searched for answers to explain your suicide. /I've preferred the version of an impulsive act.
But you knew all this time that you'd finally go. /You've prepared your own death with a smile on your lips
We lost a friend, /A part of ourselves, /It will never be the same!
Something has died /With you this day /We're the orphans of your smiles! How could you?
4. Won't Follow Him
[...]
I've felt myself really ashamed /Since the time /I lost one of my best friends /And my mind / Won't follow him!
I think that I would not do something like that to the people /Who protected me when I was younger
[...]
The pain he would make me feel /The pain he would make us feel /The pain he would make them feel
[...]
He left this world behind /To run away From depression
But I can't really forgive
5. It's The Same For Everyone
[...]
But no one is prepared /To live something /Like the suicide / Of a 21 years old Friend / Who lived his life in pain / And went before his end
[...]
[...]
Today again /I won't come to weep for your remains /Can't find the strength /Oh yes I'm coward, yes I'm afraid
[...]
Oh please don't look at me now / I Won't come to stare at the show / Of your bed made of stone / Of the worst thing you've ever done
[...]
I don't know if one day I'll come / To read the beloved name / Engraved on your new home
[...]
I can't find the words / In front of your mother / I now that I'm sad / But I feel better than her
I can't imagine / The hell she's been living in Since the day you've gone / You, the younger son.
Her feelings have felt in pieces / And dissolve in her Veins
"The difference between guilt and shame is very clear:
We feel guilty for what we do.
We feel shame for what we are."
7. Joy & Happiness
My friend, we can't forget you /As you wanted us to do. /This letter you've written... /These words... Your last deed.
We can't forget, we can't forget /The one you used to be. /But we will always smile /When we'll think about... /These great moments of joy and happiness.
But there is something /That we won't forget either, /That will always be present /In our souls and in our minds:
Whenever we smile, /We can't take away this taste /That lingers in our mouths /The taste of eternal regret.
We miss you my beloved friend, /More than we thought it was possible. / We miss you my beloved friend, / It will never be the same (again).
'cause all this time, all this time we've /Passed together has changed us.
All this time, all this time /Obsess our thoughts every day.
And everyday we'll have a thought / For the soil in which you lay.
9. Quietly Kissing Death
[...]
What sign should I've read on your face, / What sort of friend am I? / I've been so deaf I've been so blind.
I didn't understand your pain / And I feel so guilty my friendV / realise that for you / We didn't count enough to
Give you the strength / To fight for life / To face your pain
You have preferred / To close your eyes and run away.
[...]
You should / Have found the strength / To fight for life / To face your pain
You have preferred / To close your eyes and run away.
[...]
11. The Bathroom Monologue
[...]
I think I couldn't feel worse / Speaking to a ghost / The best friend I ever lost
Look at me now / You have to realise
My friend / How huge is / The mistake you've done
No I couldn't feel worse
What have you done my frien / What the hell he's done something like that / Why did you hide your pain? / Why didn't you ask for some help? / Maybe he did? / I think I'm lost / Yes I think I'm really lost / I don't know what to think / There's like emptiness of myself
A pathetic naked boy speaking to the walls / We could call it the bathroom monologue / What do you think about that?
But wherever you are I hope you keep laughing
Yes, Just keep laughing.
Pour terminer mon article sur une note de réalisme, je m'adresse encore une fois à nos amis virtuoses du scalpel:
Vous trouvez cette image de suicide belle, esthétique, dark?
Et bien, voila ce qu'est le vrai suicide: (âmes sensibles s'abstenir !)(j'espère ne pas être censurée pour ça!)