O joie immensément grande, après 6 mois d'une attente insoutenable j'ai enfin eu l'immense plaisir de voir arriver dans une enveloppe toute marron la belle la grande, la magnifique copie de mon bac de philo de l'année dernière!! Donc comme je l'avais dit je publie ce petit bout de cerveau qui m'a vallu un 17 (et en relisant je me demande comment j'ai fait!!) En bleu ce son les remarques du correcteur.
Ce texte, extrait de la nature, traite de « La Nature », la technique et le travail. En effet, le philosophe John Stuart Mill avance ici que, puisque l'homme travaille, utilise la technique pour arracher ses moyens de survie à la nature, c'est parce que la nature comporte des « imperfections ». Il répond ainsi à la problématique de ce texte qui semble être : on prétend souvent que la nature est parfaite, mais l'homme, créé par la nature, doit lui arracher, grâce au travail, sa survie. Dans ce cas, si la nature est parfaite, pourquoi l'homme doit-il utiliser la technique pour vivre ? Ce texte comporte deux mouvements : dans le premier, l'auteur part de la thèse adverse ; dans le second, il nous donne sa thèse, l'argument et donne plusieurs exemples.
Tout d'abord, nous alors nous intéresser à la première partie de ce texte. En premier lieu, nous pouvons souligner que les trois phrases qui composent cette partie sont, non pas des affirmations directes de la thèse, mais plutôt des suppositions que fait l'auteur. En effet, dans chacune d'elle, l'auteur part de l'hypothèse que la nature est parfaite, mais le « si » implique une contradiction. La première phrase signifie que, partant du fait (de l'hypothèse) que la nature est parfaite, il serait donc vain de tenter quelque action humaine et volontaire que ce soit pour la rendre meilleure, puisqu'elle a déjà atteint la perfection ? La seule chose que l'on réussirait à faire, serait de « rendre » les choses « pires ». Mais l'on peut aussi (donc) nous demander : si les choses étaient parfaites, pourquoi voudrions-nous les changer ?
Ensuite la seconde phrase, toujours hypothétique, ajoute que les seules actions humaines qui ne feraient pas changer les situations de perfection dans laquelle la nature nous place seraient celles dictées par notre instinct, puisque l'instinct est naturel. Ainsi, les actions réfléchies et pensées ne seraient pas une bonne chose. Mais nous pourrions contredire cet argument en nous demandant, si, justement, ce ne serait pas notre instinct de survie de l'espèce qui nous pousse à la « préméditation » de nos actions. C'est bien la nature, en effet, qui nous a doté de la réflexion, alors pourquoi celle-ci serait-elle contraire à la nature ? En outre, je soulignerai que le mot « violation de la nature » renvoi à une sacralisation de la nature. En effet, violation sous-entend le mot viol, qui signifie une profanation de ce qui est sacré. En partant d'un point de vue d'une nature parfaite et sacrée, John Stuart Mill entend peut-être critiquer la vision animiste de la nature, où chaque être ou objet de la nature est sacré.
Enfin, la troisième et la quatrième phrase indiquent la problématique du texte. Si la nature est si parfaite, pourquoi l'homme travaille t'il ? Pourquoi a-t-il besoin de se vêtir, de cultiver, de se protéger ? Comme le dit le philosophe, ces actions seraient stupides, car inutiles. Mais pourtant, nous le faisons tous les jours ? Pourquoi nous donnerions-nous tant de mal pour des actions inutiles ? C'est peut-être parce qu'elles ne sont pas si vaines ; c'est en tout cas ce que s'applique à démontrer John Stuart Mill dans la seconde partie de son texte. J'ajouterai simplement que la phrase « commandement de suivre la nature » semble renvoyer à une présence transcendante qui n'est pas nommée, qui nous imposerait sa volonté « commandement »), nous dicterait de suivre la nature, de ne pas chercher à interférer avec elle.
Enfin, nous allons nous intéresser à la seconde partie du texte. L'auteur commence par énoncer une généralité, introduite pas « tout le monde déclare », et énumère ensuite quelques exemples de modification de la nature faites par l'homme. Le mot « victoire » suggère une bataille menée par l'homme contre la nature. Ainsi, l'auteur affirme que le plus grand nombre s'accorde sur le fait que « l'art » (et par art il entend en réalité la technique et/ou le progrès) permet de faire des actions positives, qui améliorent, donc, et non pas empirent, la condition humaine. Il s'appuie ensuite sur le fait que si tout le monde s'accorde pour faire l'éloge de ces « victoires sur la nature », c'est que tout le monde reconnaît que c'est l'homme qui doit dominer la nature et non l'inverse. Cela revient donc à contredire, d'après l'auteur, sciemment, que la nature est un ennemi pour la race humaine, une menace à sa survie. Pour ma part, bien que d'accord sur le fond, je ne pense pas que « tout le monde » soit conscient que s'émerveiller d'avant ce que l'homme est capable d'accomplir, revienne à dire, à « admettre et reconnaître » que la nature est une menace pour l'être humain. (Argumentez !)
L'auteur poursuit ensuite son raisonnement en insistant sur la puissance, la démesure et la force de la nature, comparées à la faiblesse de l'homme, qui n'a pour affronter cette nature hostile, ni griffes, ni crocs, mais simplement « sa force et son ingéniosité » que ‘l'on peut considérer comme de bien piètres armes face a celles de la nature. Ainsi, lorsque l'homme réussi à extirper de quoi survivre à la nature grâce à sa réflexion et son intelligence, par le travail des champs, par exemple, il s'agit d'un exploit digne d'être admiré et « applaudi ».
Enfin, l'auteur affirme sa thèse, disant que, chaque fois que l'on complimente la civilisation (c'est-à-dire, les sociétés humaines depuis leur création), l'art (toujours dans le sens de la « techné, technique), ou l'invention (la technique, combinée à l'intelligence, réflexion humaine ; le progrès) cela revient à dire, à reconnaître que la nature est imparfaite, et que l'homme doit donc pallier ses imperfections en utilisant sa réflexion, la technique, le travail… la culture.
En conclusion, nous pouvons donc dire que le thème de ce texte est la nature et le travail. Nous avons vu que la thèse de l'auteur ; à savoir, si l'homme doit travailler pour extirper ses besoins vitaux de la nature, c'est qu'elle est imparfaite, nous est exposée dans ce texte, tout d'abord par une supposition ; l'auteur part de la thèse qu'il veut contredire (à savoir : une nature parfaite) pour ensuite arriver à la sienne propre.
Pour ma part je ne crois pas en une nature parfaite, mais il y a deux raisons pour lesquelles on peut contredire l'auteur (pourrait nuancer la thèse de l'auteur). La première est que l'homme doit travailler car la nature ne produit pas suffisamment pour assurer sa survie. On peut se demander pour quelle raison sa production ne suffit pas. On peut alors avancer le fait que l'homme vit en société. Ainsi, la vie en société rend les productions naturelles insuffisantes à la survie de cette société, poussant l'homme à arracher, par le travail, le surplus dont il a besoin. La nature ne serait donc pas imparfaite, mais c'est le mode de vie de l'homme qui ne conviendrait pas aux possibilités de la nature. (Intéressant mais il faut s'interroger sur l'origine de a société)
Pour la seconde raison, partons de l'optique d'une nature parfaite, comme le fait l'auteur. L'homme a été créé par la nature ; s'il a la réflexion, c'est donc grâce à la nature (sauf si l'on admet qu'elle (la réflexion) est un don de dieu, mais, ici, puisque la nature est parfaite, elle est donc déifiée ; nous supposerons alors que c'est elle qui a doté l'homme de la réflexion) ainsi donc, l'homme survit grâce à la technique et au travail, eux-mêmes apportés par la réflexion qui est accordée par la nature. Cela revient donc à dire que l'homme survit grâce à la nature. Ainsi, la civi lisation ne serait qu'un « prolongement » de la nature. Mais alors, nous pouvons nous demander : dans quel cas parlerait-on de nature et de culture ? Pourrait-on même parler de culture, ou la nature n'aurait-elle pas simplement pris différentes formes d'évolutions, illustrées par les différentes sociétés humaines ?
(Des qualités d'analyse et de réflexion. Une réflexion qui progresse bien et aboutit à une théorie intéressante.)
Très bien trouvé !
(j'aurais été incapable de redire la moindre de tes phrases)
Par contre, ils doivent bien aimer Mill à l'Education Nationale.... Car cette année, au bac, le texte était aussi de lui....